Le QR code (Quick Response Code) est à l’origine d’un ingénieur Japonais qui travaillait dans l’automobile dans les années 90. L’invention, pourtant 200 fois plus puissante qu’un code-barres standard, sera traitée pendant presque 30 ans comme un outil ringard et superficiel. C’est pourtant depuis la crise sanitaire, notamment avec l’instauration du passe sanitaire, qu’il a resurgi comme le grand vainqueur de la solution sans contact pour faciliter les échanges et le partage d’information.
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Ce fut pourtant une réussite dès son invention en 1994 au Japon. Il a en effet un autre avantage de taille face à son aîné, le code barre. Au-delà de sa capacité de stockage, même abimé à 30%, le QR Code reste opérationnel, là où un code-barres éraflé devient beaucoup plus rapidement illisible. Il faut revenir en 1992, lorsque Masahiro Hara et son collègue, deux ingénieurs en automobile utilisaient le code-barres sur toutes les lignes de production. Alors qu’ils doivent associer de plus en plus d’informations au rythme que leur production évolue, ils se retrouvent face à la limite indépassable de la vingtaine de caractères du code-barres. Autant de codes-barres qui se chevauchaient et s’empilaient les uns au-dessus des autres sur toutes les lignes d’assemblage, que les travailleurs devaient scanner un par un. Les ingénieurs planchent alors sur une autre solution pour intégrer plus d’informations à leur fameux code-barres. C’est en jouant au Go, jeu de société très populaire en Chine, qu’ils s’aperçoivent par le quadrillage noir et blanc du jeu, qu’ils pouvaient grâce à sa structure en deux dimensions, inclure plus d’informations que la lecture linéaire du code-barres. Une bonne intuition, puisque les QR codes concentrent jusqu’à 4 296 caractères alphanumériques, soit 200 fois plus que les codes-barres.
Ne jamais dire jamais !




À côté de son avantage indéniable pour l’industrie, le QR Code avait mauvaise presse pour une utilisation « grand public ». Là où de nombreuses innovations s’adoptent dès leur sortie, l’adoption du scan n’était pas instinctive lorsque l’on voulait chercher ou retrouver une information. C’est désormais chose faite ! En partie par la contrainte du passe sanitaire, mais l’adoption du scan se fait progressivement et gagnent des secteurs de plus en plus variés. Une transition qui a commencé par les restaurants. Que ce soit pour afficher la carte du menu, pour commander son plat et même pour partager l’addition, par sa simplicité, l’adoption du QR code est générale, par tous les partis.
Encore inimaginable il y a quelque temps, le QR Code a même fait son entrée à la télévision, sur les plateaux télévisés, notamment lors de débats politiques. Renommé « La vérif », il permettait aux téléspectateurs de se rendre plus facilement sur un lien de fact-checking, pour vérifier les informations présentées en direct sur le plateau. Une place de premier rang pour cette innovation qui remonte pourtant aux prémices d’internet.
Vers un avenir radieux ?




Alors même si la démocratisation du QR Code apparu de manière timide à l’instauration du contrôle sanitaire en avril 2020 pour générer plus rapidement des attestations et faciliter les contrôles, c’est en juillet 2021, suite à l’annonce du passe sanitaire qu’il va s’installer dans le quotidien des français. Une utilisation maintenant ancrée dans nos habitudes, qui laisse place à plus de liberté créative dans son utilisation par les marques. Partager l’addition entre convives et ajouter un pourboire sans avoir à retourner son sac deviennent simple depuis son smartphone. Au-delà de la table, les services de paiements intègrent progressivement l’utilisation du QR Code comme une norme. Deux exemples concrets : l’Argentine et la création de Transferencias 3.0 qui garantit l’interopérabilité des paiements via QR Code, et l’Inde, qui a développé e-RUPI, qui permet de transférer et payer des prestations sociales directement par coupons en ligne par SMS ou QR Code.
Depuis sa percée ratée au début des années 2010, le QR Code avait mauvaise presse et se voyait très souvent mis de côté dans les réflexions de campagnes de communication. Les seules campagnes qui l’utilisaient, obtenaient l’effet inverse de celui escompté, causé par son image « old school » voire inutile. Que ce soit pour renvoyer vers une vidéo, lancer directement un appel téléphonique ou tout simplement renvoyer une vers une page de paiement, même si le scan avait des atouts de taille dans un monde digital, il aura fallu attendre une utilisation massive pour que les marketeurs pensent réellement à l’intégrer dans leur stratégie. Malgré ses avantages certains, c’est avant tout grâce à son image qu’il saura perdurer dans le temps. Alors maintenant qu’il a réussi à faire oublier ses années de jeunesse et qu’il s’est fait une nouvelle peau, la question reste de savoir qu’elle place prendra-t-il dans notre environnement suite à la fin du passe sanitaire prolongé jusque l’été 2022 ? Affaire à suivre, en tout cas, toutes les chances sont désormais de son côté.